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Chronique d'Elle
25 juillet 2008

Splendeur et tremblements (10)

Le village mongol de Xingmeng

C'est le seul village mongol préservé à l'intérieur du Yunnan. Descendants des soldats de Kubilai Khan, les Mongols de Xingmeng parlent une langue apparentée au mongol mais comprise seulement par eux. Leurs maisons en pisé (mélange d'argile et de végétaux) sont, selon l'importance des occupants, relativement dépouillées ou très ornées : inscriptions, peintures, affiches aux couleurs violentes représentant des figures mythiques, des esprits... À quel usage est destinée cette imagerie ? Yangze croit qu'elle joue un rôle de protection. Explication dont je me contenterai, faute de mieux.

Xingmeng

Xingmeng

Le gardien du temple

Cinq mille habitants, et pas une âme qui vive (ou presque) à cette heure du jour. Le soleil est à son zénith, les villageois ont gagné l'ombre des cours, ou ils sont au marché, ou ils s'occupent à des travaux domestiques. Yangze avait prévu une visite au temple du village. Le temple est fermé. Où est le gardien ? Un homme venu vérifier l'objet de notre présence se charge d'aller le chercher.

Un petit homme arrive finalement, une énorme clef à la main. Yangze nous présente le chef du village qui fait aussi office de gardien du temple. L'homme nous ouvre sans empressement - on a peut-être interrompu sa sieste. Il répond méthodiquement aux questions de Yangze. Sa voix est à peine audible, et son sourire (est-ce bien un sourire ?) a quelque chose de triste. De tous les éléments sensés présenter un intérêt, c'est lui le plus populaire. Il se prête au jeu, embarrassé et flatté tout à la fois. La visite terminée, il serre quelques mains, ferme les portes derrière nous et repart comme il est venu.

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Sur notre passage, des portes entrouvertes nous laissent deviner des intérieurs sombres, des divans aux coussins colorés, d'étranges tabourets... Un chien, un enfant parfois, sort d'une maison, fait quelques pas dans notre direction. L'étranger et l'autochtone se dévisagent avec bienveillance, se sourient. Yangze, qui a un plan en tête, nous presse de le suivre. Aimerions-nous visiter une famille mongole ? Comme ça, à brûle-pourpoint ? Yangze nous rassure : les Mongols sont très accueillants, ils reçoivent n'importe qui chez eux sans rendez-vous au préalable. Comment dire non ? La vieille dame, sur le pas de sa porte, nous fait signe d'entrer. Mais oui, venez...

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En moins de quelques minutes, nous jasons, rions, trinquons avec trois générations de femmes adorables. Sophie et Yangze arrivent à peine à traduire nos questions, tant elles se bousculent. Nous parlons de tout et de rien, du nid d'hirondelle accroché à la poutre - un signe de prospérité -, du puits aperçu à l'entrée de la maison, vide en cette saison, de mariage interethnique (la jeune femme, d'ascendance Han, vit chez ses beaux-parents, comme le veut la coutume mongole), du Québec et du Canada, histoire de nous situer géographiquement, du mari de la vieille dame, grognon comme tous les maris...

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On se quitte à regret, on s'embrasse, on laisse un cadeau pour la petite, et Lyse photographie les plus belles portes de demeure mongole que nous ayions vues :

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Les sept photos précédentes sont de Yvan Saint-Pierre, Isabelle Geoffroy et Lyse Labelle.

À SUIVRE

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Commentaires
S
"les Mongols sont très accueillants, ils reçoivent n'importe qui chez eux sans rendez-vous au préalable." : a 50 % d'origine mongole, je me reconnais bien la !! <br /> :-P<br /> Bisous !<br /> (Tres beau reportage sur les pieds bandes et la mignonne petite vieille !)
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