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Chronique d'Elle
29 août 2009

Encore une chinoiserie

Samedi-dimanche, 22 et 23 août 2009

Une course de bateaux-dragons ? Moi, tout de suite, j'imagine d'énormes barques, aux figures de proue terrifiantes, bariolées, des batteurs hurlant et frappant avec rage leurs tambours pour marquer la cadence. Des dizaines de pagayeurs réglés comme des automates, têtes baissées, peau cuivrée et luisante, un seul coeur, un seul souffle...

Ce n'est pas tout à fait ça. Les figures de proue sont minuscules et plutôt rigolotes, les embarcations légères et effilées. Les pagayeurs rament avec une discipline et une détermination qui n'ont rien d'un automatisme. Lors des compétitions, les batteurs usent peu du tambour, mais crient à s'époumoner. Plus petits et plus légers que les autres pour ne pas alourdir le bateau, ils répètent les commandes des barreurs. Placés à l'arrière du bateau, ceux-ci ont la responsabilité de garder la ligne de course.

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Petits, mais importants

L'équipage d'un bateau-dragon comprend 20 pagayeurs, un batteur et un barreur. Les pagayeurs sont assis deux par deux, côte à côte, dans le sens du mouvement du bateau. À l'avant du bateau (où l'espace est réduit), sont placés les «petits gabarits» afin de garder la proue du bateau relevée et de réduire la résistance. Ce sont eux qui donnent le rythme au bateau.

Les places les plus confortables, au milieu, sont réservées aux pagayeurs les plus forts. Les moins bons pagayeurs - comme à l'école - se retrouvent à l'arrière du bateau. C'est là qu'ils sont le moins nuisibles.

Exercices de réchauffement avant le départ

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La course, dans l'ordre et le désordre

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Allez l'OH, allez l'OH !

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Le sprint final

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Les résultats

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On n'a pas gagné, mais ce qu'on s'est marrées !

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Portrait d'une gagnante

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Catherine Héroux (maîtrise en histoire) occupe, dans la partie centrale du bateau, le 4e siège côté droit. Son équipe, le Outer Harbour Dragon Boat Club, a remporté la médaille d'argent, ce qui la qualifie pour les Championnats mondiaux qui auront lieu à Macao, en Chine, en juillet 2010.

Catherine a bien voulu répondre à mes questions de néophyte.

Comment es-tu venue à t'intéresser à ce sport ? C'est par le biais de mon entraîneuse personnelle au gym, qui était coach de bateau-dragon pour une équipe récréative. Après ma toute première course, j'étais complètement accro !!!

Qu'est-ce qui t'attire dans ce sport ? J'aime le fait que tous les membres de l'équipe doivent travailler ensemble afin d'atteindre un but commun, tout en demeurant compétitives entre nous. J'aime la camaderie, tant la nôtre que celle des diverses équipes qui coursent les unes contre les autres.

Depuis ton adhésion au club, tu as participé à des compétitions importantes ? Oui, aux championnats du monde de Toronto (chez moi) et à ceux de Penang, en Malaisie, en 2008.

Le climat est rude ici. Comment vous entraînez-vous l'hiver ? L'entraînement comprend une panoplie d'exercices : poids et haltères, cardio (course, machine à ramer, tapis roulant, spinning), entraînement en circuit et pagayage en piscine. On s'entraîne 5-6 jours par semaine.

À ton avis, quelles sont les meilleures équipes, tous pays compris ? Le Canada est très fort, toutes catégories confondues. Le bateau-dragon est le sport national de la Chine : ce pays ne donne donc pas sa place, bien que les styles et les techniques chinoises soient diamétralement opposées aux nôtres. Les Européens sont excellents également.

Quelles sont les différences entre les techniques chinoises et celles des nord-Américains ? Les équipes asiatiques pagaient très rapidement (120 coups de pagaie par minute) et de façon qui semble plus superficielle et moins profonde. Les équipes de pagayeurs sont complètement uniformes : taille des athlètes, cadence, synchronisme... Les nord-Américains et les Américains, plus grands et plus lourds, ont dû adapter le sport à leur taille et ralentir leur cadence à 50-60 coups de pagaie par minute. Les pagayeurs doivent donc enfoncer la pagaie plus profondément et plus longtemps dans l'eau.

Satisfaite de l'épreuve de la fin de semaine ? Mon Dieu, oui ! Nous sommes arrivées nez à nez avec Montréal (l'équipe la plus forte) pour le 500 mètres. Un tirage à pile-ou-face a déterminé que Montréal avait remporté l'épreuve - moi j'aurais préférer re-courser, mais bon. Nous sommes arrivées 2e au 2000 mètres, et 2e au 250 mètres, ce qui nous classe 2e pour l'ensemble des courses. Et une belle médaille d'argent en bout de ligne !

Et vous vous êtes qualifiées pour les championnats de Macao ? OUI ! Il y avait cinq places au Canada pour la catégorie « Premier Women ». Nous nous sommes mérité la deuxième.

Bravo, Catherine, et bravo à toute l'équipe des OH !

Il se fait tard quand Claire et moi quittons le bassin olympique. Mes piles s'épuisent, je capte une dernière image des bouées. À moins que ce soient une orange et une tomate...

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Commentaires
M
Joli tournant dans votre carrière, Flavie. <br /> J'ignorais tout de vos qualités d'intervieweuse. Vous pourriez prendre la relève des Richard Garneau et consorts.
C
BRAVO AUX ÉQUIPES CHAMPIONNES !!!
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