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Chronique d'Elle
8 mai 2010

Tire la chevillette

Pour entrer dans le jardin de Ginette, il suffit de tirer la chevillette. En fait, il suffit de savoir qu'on peut le faire. J'oublie toujours, je me pointe à la porte principale, je sonne (toujours trop fort), je tambourine. Ginette n'en fait pas un plat. Aujourd'hui, elle est particulièrement de bonne humeur : elle vient de vendre sa tondeuse électrique, trop lourde et polluante, et sa nouvelle coloc arrive demain. Il est un peu tôt pour ouvrir la bouteille de vin, je prends quoi : limonade, eau pétillante, eau plate ? Oui, elle a sorti le vieux Brownie de son père, mais la valise en toile rayée a disparu avec les bijoux. Le cambriolage, je me souviens ? Elle en a une autre, avec des sangles et une serrure un peu rouillée. Années 1930-1940. Ça ira ? J'ai les accessoires ?

Et c'est parti.

Pendant que je clique, des « flashes » de mon enfance surgissent : la gomme de pin collée à mes genoux qu'il fallait nettoyer avec de la térébenthine, les fougères en pot de grand-maman Mélanie, le déshabillé en satin de tante Estelle (elle ne portait rien en dessous, exprès, pour choquer sa mère), la valise du pensionnat, mon premier Kodak...

Le fameux Brownie

Son histoire vous intéresse ? Fabriqué par Eastman Kodak, le Brownie Target SIX-20 a été introduit sur le marché en 1941. Pour ouvrir la bête, il fallait d'abord tirer sur la clé servant à faire avancer la pellicule, puis sur le bouton qui se trouve devant la poignée, au-dessus de l'appareil. Ensuite, en positionnant les doigts sur les deux petits renforts situés sur les arêtes verticales antérieures, il fallait tirer la face avant. Le corps de l'appareil se séparait en deux. Avec la face avant venait tout l'intérieur de l'appareil (source : Eastman Kodak).

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Satin, résine, etc.

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À bien y penser, la valise du pensionnat n'avait pas de sangles, mais elle était brune, ça j'en suis certaine. Et bourrée de robes cousues main, de tricots, de chaussettes... que les bonnes (mauvaises) soeurs m'avaient confisqués - costume réglementaire oblige. Il y a des souvenirs qu'il vaut mieux oublier...

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Commentaires
G
Très chère Muriel,<br /> <br /> Il n'y a que toi pour redonner vie et de façon si poétique aux objets de mon passé qui ont su éveiller, à leur tour, des souvenirs de ton enfance.<br /> <br /> Très belle composition photographique. Peut-être que le modèle saura se prêter au jeu un jour et te livrer son plus beau sourire.<br /> <br /> En attendant, tire la chevillette aussi souvent que tu le voudras, ma belle amie.<br /> <br /> Ginette
Chronique d'Elle
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