J'aime...

... les mots :

Pour leur sonorité, les images, les odeurs qu'ils évoquent. Ils n'appartiennent pas à la Bibliothèque rose, mais à la verte. Un vert acide qui laisse voir le bois par endroits. Le meuble, une vieille armoire détournée de son usage, côtoie une malle remplie de souvenirs de voyages (ceux de mes tantes paternelles) et de pocket books, interdits de lecture ceux-là. Les livres sont placés n'importe comment. Il semble que le classement respecte avant tout le format et la couleur. Les grands formats à couverture rigide rouge d'abord, puis les moyens formats, les (rares) livres du Seuil, les classiques, les romans de gare. Il n'y en a pas beaucoup, je relis forcément les meilleurs. Et puis, comme je suis paresseuse, je ne consulte pas le dictionnaire. Le contexte suffit presque toujours à donner du sens. Je lis, j'oublie de manger, je fuis une vie barbante, les silences menacés d'orage, l'ennui. Mandragore, brasero... J'aime les mots.

Pascale Andrée, stagiaire à la Librairie Le Chercheur de trésors, Montréal

Comments

[Flavie]

Sophie, si tu avais à rédiger un mémoire sur la lecture et les enfants, ton hypothèse serait très intéressante à argumenter. Tu as touché un point très important.

[Sophie C.]

Billet très joliment tourné. Hier, en revenant de cueillir des fraises avec nos fils (endormis), une amie et moi nous demandions s'ils aimeraient autant lire que nous. Or aujourd'hui, nous ne laissons pas les enfants s'ennuyer. Peut-être est-ce ce qui les tient loin des livres...

[M'sieur Dédé]

J'aime bien tous ces mots et aussi parfois ce qu'ils signifient, comme mandragore, funambule, lichen (je croyais avoir inventé le mot théosophie, dans un de mes livres, mais je m'étais trompé).
Suis donc pas tout à fait d'accord avec Jean-Louis Foulquier et sa chanson (excellente, au demeurant) intitulée «Tout c'qui est dégueulasse porte un joli nom»...