D'abord...

... il y avait ces chemins qui se rencontraient. Rencontre improbable, truquée, qui annulait toute référence au Champ de blé de Van Gogh. Les mots de Vigneault plutôt : À celui qui me dit : « Je suis de tel pays », je réponds : De quel arbre ? Près de quelle fontaine ? Au bout de quel chemin ?

Puis il y a eu cette gitane dans la porte du café. Derrière elle, sur des tables basses, les narguilés aux parfums d'Orient. Je ne les voyais pas à cause du reflet des choses de la rue. Un curieux décor, si peu approprié. Mais qu'importe...

Éva commença à danser avec l'application d'une novice qui surveille ses zapateados, puis elle entra dans une sorte de frénésie. Elle était gitane, elle était mauresque... Le lecteur était vide, mais elle dansait encore. Des figures complexes, étrangères au motif initial, plus près de l'exorcisme que du fandango. Ses bracelets tintaient comme une cloche qu'on agite à l'approche du danger ou dans son appréhension. (Muriel Saint-Laurent, La Vénus callipyge)

Le bassin du square Saint-Louis est vide en novembre. « Pourquoi la fontaine, elle coule plus ? » demandait le gamin. La mère a bredouillé une réponse, elle n'écoutait pas vraiment. J'ai aimé l'entêtement de l'enfant. « Pourquoi y'a plus d'eau ? » Je l'ai saisi au moment où il se penchait vers le bassin vide. À l'apogée de sa déception.

Plus tard, rue Berri, de belles lanternes m'ont rappelé Wuzhen, une charmante petite ville d'eau au nord de la Chine. Le vent les balançait. J'ai pensé à la Fiancée du Pirate, j'entendais Barbara.

À la Galerie d'Este, hier. Deux artistes que je ne connaissais pas.

Jean-Pierre Ruel, un peintre plasticien qui a installé son atelier en Normandie, dans le pays d'Auge, entre Lisieux et Pont l'Évêque. Sa peinture, à la limite de l'abstrait, raconte une histoire « tirée par les cheveux ». Troublante comme je les aime.

David Robinson. L'âge de bronze revisité. L'homme repose ici sur une demi-sphère en bronze qu'une légère pression de la main fait vaciller d'arrière en avant et de gauche à droite. Tremor (2008) procure au spectateur une sorte de vertige métaphorique. Enfin, quelque chose du genre.

Finalement, il y a eu ce désir pressant de cupcake à la fraise. Inassouvi : j'étais, pour mon bien, trop loin des Glaceurs...

Comments

[Sophie C.]

C'est raté, Muriel. Mon séjour est passé comme un éclair, et j'étais en banlieue, sans voiture... Mais je serai de retour au Québec en janvier. J'espère être à Montréal cette fois! Je t'embrasse.

[M'sieur Dédé]

J'aime beaucoup !

[Flavie]

C'est une petite galerie de Westmount. On ira, si tu veux ou dans une autre, selon les expositions en cours. Et on prendra un café. J'ai bien hâte de te voir !

[Sophie C.]

Où est cette galerie? J'aurai peut-être le plaisir de la voir? Peut-être en ta compagnie? Tu auras le temps pour un café entre le 24 novembre et le 9 décembre? Je serai à Montréal...