Printemps érable
Une nouvelle révolution tranquille ou un pétard mouillé ? On sait comment ça va finir, mais on ne le dit pas. Ils sont jeunes, gonflés à bloc. Ils marchent, beau temps mauvais temps, bloquent des rues, des ponts (mauvaise idée), manifestent en masse (plus de 150,000 jeudi), hurlent la même vieille rengaine : « Ce n'est qu'un début ». La ministre de l'Éducation tient tête : la hausse des frais de scolarité (75%) sera maintenue. Pas question de pelleter dans la cour des contribuables déjà surtaxés (la fameuse classe moyenne silencieuse), les étudiants doivent payer leur juste part de leur formation. J'arbore le carré rouge par solidarité, je suis les manifestants de loin, parfois de près (ils sont partout). Je crains les dérapages, je redoute l'essoufflement, je ne crois pas à l'émergence de nouveaux appuis - les syndicats, le parti politique de gauche Québec solidaire et la très opportuniste Pauline Marois (Parti Québécois) ont réclamé des négociations, sans résultats. Reculer ? Jamais, clament les deux camps. Qui cédera en premier ? Je le sais, mais je ne le dis pas...
Un comédien solidaire : Christian Bégin.
Mauvaise idée de blaster les étudiants. Le journaliste Richard Martineau a prétendu qu'à peine une centaine de terroristes gauchistes d'une association de cégeps étaient présents lors de la première manifestation et qu'ils avaient été méprisants envers le bien d'autrui en osant marcher sur le trottoir payé par la classe moyenne (Les Justiciers masqués).
Des oeillets - rouges, bien entendu.
Le Parti Québécois s'engage à abolir l'augmentation, prétend Pauline. Cause toujours...
Réponse de la ministre de l'Éducation à une étudiante indignée : «Prends ton trou, ma chouette !»
Crédits photographiques : 1 à 3, La Presse. 4, David Champagne. 5, Jonathan Guyon. 6 à 15, Le Devoir. 16, Simon Jodoin. 17 à 19, Le Devoir. 20, Poemas del rio Wang.