La leçon du magnolia
Ce n'est pas à Pierre Magnol qui en a fait la première description, ni à René Darquistade, maire de Nantes qui importa l'arbuste de Louisiane en 1711, que nous devons le plaisir de respirer le troublant parfum du magnolia, mais à la femme de ce dernier... L'histoire n'a pas retenu le nom de la dame. On sait seulement que le maire, déçu de voir que la plante louisianaise ne s'est pas développée après plusieurs années, a décidé de la jeter. Sa femme repère l'arbrisseau sur un tas de fumier et l'emporte. En extérieur, le spécimen se met à fleurir. On confie l'analyse du phénomène au botaniste Pierre Magnol qui lui donne son nom. Évidemment.
En braquant mon appareil photo tout près des fleurs, j'ai vu que la rouille les avait atteintes. Déjà. Les vers de Ronsard me sont revenus.
Las ! voyez comme en peu d'espace,
Mignonne, elle a dessus la place,
Las, las ses beautés laissé choir !
Je me suis dit que le poète avait bougrement raison : il faut triper tandis qu'on est jeunes et belles, sinon c'est just too bad.