Ici on n'urine pas.

Les écriteaux sont formels : DÉFENSE DE TOUCHER / KEEP OFF THE GRASS / ICI ON N'URINE PAS... Mises en garde tout à fait inutiles puisque les chiens ne savent pas lire et que leurs maîtres s'en soucient comme d'une guigne. Leur sourire jubilatoire, quand Brutus et Mimi se soulagent, ne trompe pas : les propriétaires des clébards se vengent par procuration ! (Gardons-nous de les juger : qui n'a jamais envié l'herbe trop verte de son voisin ?) N'ayant pas de chien, et aussi paradoxal que cela puisse paraître, je FOULE SEULE pelouses, plates-bandes et rocailles... Oh ! du bout des pieds, bien sûr, et juste le temps de croquer les fruits défendus avec mon objectif. Vivement que je vous montre le contenu de mon panier !

Une plate-bande pour Chloé, Lyne, Louise, Claire et Marcel, qui adorent piocher, sarcler, «potager»:

De la barbe à papa cerise-citron pour Sophie C. :

« Shadows on the walls » pour mon amie roumaine, Daniela :

Du lierre pour Denis D. Et pas n'importe lequel : de cette espèce courageuse (ou arrogante) qui s'accroche aux murs de l'hôtel de ville de Westmount :

Des hortensias (ou des hydrangées ?) pour madame Billy :

De ravissantes fleurs magenta (dont j'ai oublié le nom) pour Ginette et Édouard :

Finalement, une rose pour moi...

Pas d'argent, pas de « take out » !

La bibliothèque de Westmount n'a pas vraiment de style (à moins que le style massif soit reconnu comme un genre architectural), mais ses vitraux, ses moulures en bois, les caissons de ses plafonds, la magnifique cheminée de son salon ont, pour moi, le charme suranné des demeures bourgeoises du siècle dernier. Je veux croire (je suis une incorrigible romantique) que c'est la même maison qui figurait sur le couvercle de ma boîte de mini briques quand j'étais enfant...

Mon coin de lecture préféré, le petit salon :

Sur le manteau de la cheminée, une charmante devise en bas-relief...

... des images inspirées des contes de Lewis Carroll :

Bien beau tout ça, mais...

Le fonds documentaire est intéressant, le personnel, bilingue et courtois. Toutes les affiches sont rédigées dans les deux langues officielles (pas la peine de mesurer les lettres, elles sont de toute évidence de la même grosseur). Bref, j'adore cette bibliothèque, mais je n'y suis pas abonnée. Depuis que la ville de Westmount a décidé de se désaffilier de la métropole, l'institution n'est plus accessible gratuitement aux usagers montréalais. L'abonnement annuel coûte 125 $, ce qui est très cher pour l'indigente que je suis. Alors, je fais comme il est coutume de le faire dans les auberges espagnoles : je consomme ce que j'apporte... Pas d'argent, pas de « take out » !