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Chronique d'Elle
23 juin 2008

Splendeur et tremblements (3)

Séisme au Sichuan, 13 mai

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La télévision montre en boucle des images d'horreur. Le premier ministre Wen Jiabao s'est rendu à Dujiangyan, la ville la plus touchée par le tremblement de terre. Sur les décombres de l'hôpital local sous lequel des centaines de personnes sont ensevelies, il supplie les survivants : 'Tenez le coup, s'il vous plaît. On va vous sortir de là !' Aux journalistes, aux parents des victimes qui l'assaillent de questions, Wen Jiabao répète inlassablement le même discours : 'Je vous en supplie, soyez courageux. Nous ferons tout ce qu'il est humainement possible de faire. C'est la priorité de notre gouvernement. Plus de 1000 secouristes sont sur place. Une équipe de 140 professionnels va bientôt arriver. Ils sont équipés de technologie avancée. Des appareils de secours ont déjà atterri. Tant qu'il y aura une lueur d'espoir, nous déploierons 100 fois plus d'effort.'

Le bilan provisoire des autorités chinoises fait état de 11 921 personnes mortes et de 10 000 autres encore ensevelies sous les gravats. On le saura plus tard, ce n'est là qu'un mince aperçu du désastre !

Au Hangzhou Zhejiang Hotel, les postes Internet sont rapidement pris d'assaut par notre petit groupe : il faut rassurer nos proches. Tout va bien, nous sommes loin de l'épicentre du séisme. Mais notre itinéraire sera modifié, forcément. Pour l'heure, nous continuons notre voyage selon le plan prévu, la tête et le coeur remplis de scènes à la limite du supportable.

Hangzhou : le Paradis ?

Nicolas est formel : c'est à Hangzhou que se trouvent les plus belles femmes de Chine. Protestation de la majorité (nous sommes seize femmes contre cinq hommes, excluant le chauffeur) : et les hommes ? Nicolas n'en sait rien, les hommes ne l'intéressent pas. 'Vous ferez vous-mêmes votre évaluation.' Soyons polies, abstenons-nous de commentaires. Notre silence en dit long, mais notre guide ne s'en formalise pas, il reprend son topo en citant le poète Chaoying : 'Au Ciel, il y a le paradis. Et sur terre, il y a Suzhou et Hangzhou'. Et il a raison. Une fois de plus.

Le lac de l'Ouest

Je garde peu de souvenirs de la ville, hormis les magnifiques avenues bordées d'arbres centenaires menant au restaurant 'hors murs' où nous attend l'un des meilleurs repas que nous ayons pris jusqu'à maintenant. Je consulte mon Journal où, à ma grande honte, je n'ai à peu près rien consigné sur Hangzhou, sauf ces phrases laconiques :

Hangzhou, 'le Paradis terrestre' : parcs, étangs, petits lacs traversés par d'innombrables ponts en dos d'âne, saules pleureurs griffant l'eau, larges pistes cyclables bordées de platanes. VERT, VERT. J'y vivrais volontiers, un mois, un an.

Peu à peu, les lieux me reviennent. Je retrouve cette impression d'harmonie parfaite avec la nature, la chaleur de cette après-midi au lac de l'Ouest, la lumière un peu trop intense, le souffle tiède de la brise à travers les saules...

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Et puis ces champs de thé qui font la réputation de la région (Hangzhou est le plus grand producteur de thé Longjing) au milieu desquels Linda et Pierre, envoyés en éclaireurs, plongent littéralement :

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Je revois le jardin de la Maison du thé...

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... où nous sommes conviés à une dégustation de thé impérial, de thé au jasmin, de thé vert à la fleur d'osmanthe...

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Nos préférés ? Au vu des achats effectués, il semble que le thé impérial ait la meilleure cote. C'est celui que boiront ma fille Chloé et son ami, Patrice. J'espère qu'ils apprécieront mon choix, car le thé impérial se s'exporte pas à l'extérieur de la Chine.

À propos de l'osmanthe, une information de nos démonstratrices n'est pas tombée dans l'oreille de sourds. L'arbuste chinois au parfum d'abricot a d'autres vertus que de parfumer le thé vert : dans la province du Yunnan, on l'utilise depuis plus de deux mille ans dans la fabrication d'une liqueur dite d'Osmanthus au parfum suave... Le Yunnan, tiens, tiens !

En attendant de goûter à l'élixir en question, nous rentrons sagement dormir, bercés pendant quelques minutes par une musique traditionnelle émouvante :

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Oui, peut-être sommes-nous au Paradis...

À SUIVRE

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