Le rusari rouge

J'ai découvert Sahar Dolatshahi, la jeune comédienne iranienne, sur l'un de mes sites préférés, Poemas del Rio Wang. L'auteur y commente le très beau et presque intraduisible poème «Comets and Nights» de Medhi Akhavan Sales (1928-1991) qui a inspiré le clip «Dawn» de Soheil Shah. Il compare les images du clip à celles du cinéaste Mohsen Makhmalbaf. Je suis assez d'accord.

Je ne connais pas l'Iran, je me fie à ce que je lis. L'égout qui s'écoule à l'arrière-plan ressemble aux milliers d'égouts qui traversent Téhéran, depuis les riches banlieues du nord aux plus pauvres, au sud. Le cadre choisi par le réalisateur de la vidéo ne permet pas de localiser exactement le tournage. Il semble, d'après l'architecture des maisons, que l'on se trouve dans la partie sud de Téhéran, plus précisément dans l'une de ces allées composant le «centre sud» développé par le Shah et avalé depuis par le bazar. Un secteur pauvre, facilement reconnaissable à ses fenêtres basses, ses portes bleues, l'herbe haute au pied des murs. Tout ce qui se donne à voir habituellement. Tout, hormis le rusari flamboyant de la jeune comédienne...

Un rusari rouge. La couleur de la révolte. « Her flaming red rusari, her black hair falling from under the rusari, all her behavior is a mutiny. » J'ajouterais : so is Comets and nights.